Les travaux des CIDOC (Comité International pour la DOCumentation) et de l’ICOM (International Council of Museum) : CIDOC-CRM

CIDOC CRM a été développé par le Comité international pour la DOcumentation (CIDOC) du Conseil international des musées (ICOM). Le CIDOC CRM constitue une « ontologie » de l'information relative au patrimoine culturel, issu de monde des musées, avec des ambitions multi-domaine (bibliothèques, archives et institutions de recherche).

Le modèle a fait l’objet d’une normalisation et a été publié en 2006 par l'ISO en tant que norme internationale (ISO 21127:2006). Le CIDOC CRM est le standard international pour l’échange contrôlé de données relatives au patrimoine culturel. Depuis, le modèle a évolué. Il est maintenu par le CRM Special Interest Group. La version 5 du modèle a été publiée en 2008. La dernière version, la version 6.2.1, date d'octobre 2015. Une nouvelle version de la norme ISO (ISO 21127:2014), publiée en décembre 2014, est basée sur la version 5.0.4 du CIDOC CRM. Enfin, le CIDOC CRM existe encodé en RDFS et en OWL.

L’utilisation du CIDOC CRM, de FRBRoo et du Linked Data permet de combler le besoin d’intégrer différentes ressources à des portails offrant des recherches fédérées afin de faciliter la découverte de ressources provenant de collections différentes voire de domaines différents (musées, bibliothèques, archives). De plus, la volonté de rendre accessibles les données des institutions patrimoniales et de la recherche web de données exige de rendre l’information compréhensible à l’extérieur d’une base de données( Le portail Biblissima qui vise à rendre interopérables une quarantaine de ressources sur le patrimoine écrit du Moyen Âge et de la Renaissance s’inscrit dans cette problématique..)

Le CIDOC CRM propose également une ontologie qui représente la sémantique sous-jacente des structures de la documentation du patrimoine culturel. Ces concepts fondamentaux sont les objets (matériau, décor, inscriptions), leur création et leur évolution (conservation, modifications qu’ils ont subi etc.), leurs intervenants, leur localisation, leur documentation.

C’est une ontologie empirique, c’est à dire qu’elle est basée sur la documentation des modèles et des pratiques d’institutions culturelles. Cela permet d’interpréter les descriptions effectives produites par les musées et débouche sur une explication partagée de la sémantique du patrimoine culturel. Enfin, c’est un modèle orienté objet.

Ce modèle conceptuel de référence signifie deux choses :

  • il est général (cependant, il peut être spécifié par des extensions précisant certains concepts).
  • il est indépendant de toute implémentation technique. En effet, la conception d’une représentation des connaissances ne doit pas être basée sur ou dépendante d’une technologie particulière. Toutefois, il est généralement employé avec le RDF (Resource Description Framework), le standard du Linked Data.

Le CIDOC CRM n’est pas prescriptif, il ne dicte pas une structure commune de données (pas de champs ou de valeurs obligatoires). Il ne se préoccupe pas des différentes terminologies utilisées par les institutions culturelles, tout en permettant de “brancher” des terminologies locales.

Objectifs du CIDOC CRM :

  • "Le rôle principal du CRM est de permettre l'échange et l'intégration entre des sources hétérogènes d'informations sur le patrimoine culturel."
  • Il fournit des définitions sémantiques et des clarifications nécessaires (un langage commun) à des sources d’information hétérogènes pour permettre leur intégration malgré des incompatibilités sémantiques ou structurelles.

Par ces définitions, le CIDOC CRM créé un cadre pour l’harmonisation des données : il permet aux institutions culturelles de rendre compatibles leurs documentations sans rien perdre de leurs spécificités ni du degré de précision de leurs données et facilite ainsi l'échange et la recherche de données dans le domaine du patrimoine culturel.