AXIS-CSRM

AXIS-CSRM propose une modélisation conceptuelle de présentation et échanges de Contenus Documentaires entre des Entités techniques ou humaines afin d’assurer l’Interopérabilité de ces Entités (temporelles, systémiques, historiques et culturelles); une interopérabilité qui libère les utilisateurs des contraintes liées aux systèmes propriétaires [non captifs de leurs fournisseurs].

AXIS-CSRM est l’acronyme de :
Autonomous eXchange packages for Interoperable Systems - Conceptual Semantic Reference Model

De AXIS à AXIS-CSRM : une route longue et sinueuse !

Dans les années 1990, Guy Maréchal, le père spirituel de ce projet, a été le coordinateur technique du projet AMICE qui a développé l’architecture CIMOSA à la base de la création de SAP. Cependant, des aspects importants de CIMOSA n’ont pas été mis en œuvre dans SAP par le manque de puissance de l’informatique des années 1990. AXIS-CSRM s’inscrit dans la lignée de la volonté de l’époque, mais avec à disposition une informatique puissante et la possibilité d'une modélisation informatique aussi proche que l’on veut du signifié que les humains donnent aux choses.

La définition d’AXISCSRM s’est inspirée des projets ARCADE et CIMOSA (qui ont servis de base à SAP) mais, en tirant les leçons des points forts et des faiblesses de ces projets. D’une certaine façon, l’on pourrait dire que :

  • « AXIS-CSRM est le CIMOSA de 2020 », ou encore
  • « AXIS-CSRM est le SAP générique et sémantique ».

La normalisation par l'ISO de l'OAIS (Open Archival Information System ou Système ouvert d'archivage d'information1) en janvier 2002 a lourdement pesé sur la vision de ce projet. Piloté par le Consultative Committee for Space Data Systems, ce modèle constitue une référence décrivant dans les grandes lignes les fonctions, les responsabilités et l’organisation d’un système destiné à préserver de l’information (en particulier des données numériques), sur le long terme, pour en garantir l'accès à des communautés d'utilisateurs identifiés. AXIS-CSRM définit une méthodologie et une manière concrète de réaliser des systèmes conformes à l’ensemble des normes OAIS via l’approche sémantique de telle sorte que l’interopérabilité et la persistance soient garanties par construction.

En 2006, l'asbl Titan a pris l'initiative d'étudier et de développer AXIS-CSRM au sein du projet Européen « Memories » sur base d’une expression des besoins exprimés par le programme « Mémoire du Monde » [Memory of the World (MoW)] de l’UNESCO (sous l’impulsion de Madame Joie Springer [responsable du programme] et avec des contributions de l’ancien responsable Monsieur Abdelaziz Habib)1.

Par la suite des projets du cluster CelticPlus (MediaMap, MediaMap+), l’IASA, l’UNESCO et les groupes de travail de l’UER-MIM ont largement contribué aux développements des concepts. Les propriétés générales et les objectifs d’AXIS-CSRM ont trouvé un écho dans l'initiative IASA-OK [de la Task force «Organizing Knowledge» de l'Association internationale pour les Archives Sonores et Audio-visuelle] et dans le programme de l’UNESCO « Memory of the World ».

Depuis 2008, les technologies numériques ont massivement accru la mise en réseau planétaire des individus, de nouvelles formes de communication (courriels, réseaux sociaux) et une décentralisation dans la circulation des données. Bref les 5 V du Big Data (Volume, Variété, Vélocité, Valeur et Véracité) ont pris des couleurs ! Dans ce concert universel, l’asbl Titan se singularise par sa volonté d’instaurer une primauté “sémantique” dans ce déluge des données. Identifier, nommer, organiser et indexer sont fondement de la communication entre les Humains, entre les Machines et entre les Humains et les Machines. Il s’agit non seulement de nommer les objets, mais aussi les faits, les concepts, les instructions, les processus et les représentations de ces objets, faits, concepts, instructions … sont aussi nommables et identifiables.

C’est pour toutes ces raisons que l’asbl prône via AXIS-CSRM:

  • une modélisation sémantique de la modularité et de l'interopérabilité des contenus numériques permettant les migrations, l’archivage et le contrôle des évolutions des organisations et de leurs processus.
  • la mise à disposition d’outils en vue de la construction de bases des connaissances liées permettant le partage des métadonnées et des modèles.

Il ne suffit pas de définir un modèle conceptuel pour qu’il soit adopté ! Il faut en sus veiller à ce qu’il soit validé, non seulement pour sa cohérence interne mais aussi pour ses qualités à pouvoir répondre à des besoins réels ou latents.

Cette approche sémantique est essentielle à assurer l’interopérabilité suivant ses quatre axes (temporel / technique / culturel / historique) tant entre les Machines qu’entre les Humains et les Machines et donc, indirectement et transitivement, entre les Humains eux-mêmes.

Ce projet et également redevables aux Fédérations internationales, associations et institutions de bibliothèques qui travaillent sur la préservation depuis des décennies (IFLA-CIDOC), ainsi que la LOC (Library of Congress).

L’approche a été confrontée à la réalité de projets pilotes qui ont mis en œuvre les éléments les plus novateurs d’AXIS-CSRM, en particulier les projets Eureka Celtic(Plus) MediaMap et MediaMap+. Ce dernier a d’abord été retenu [short listed] par les experts d’Eureka et l’évaluation lui a attribué le « CelticPlus Excellence Award 2015 of the Category : Services and Applications»  qui lui a été remis à Vienne fin Avril.

Elle a été confrontée à d’autres experts via des présentations et discussions notamment via quatre workshop de la «European Media Wrapper Round Table» [conférences organisées par TITAN] ainsi que dans le cadre de la ‘Taskforce’ IASA-OK [International Association of Sound & Audiovisual archives – Organizing Knowledge].

Une première relecture d’AXIS-CRM (premier acronyme) a eu lieu lors de l’EMWRT IX à Amsterdam le 13 septembre 2013. Les développements qui figurent dans ce document ont été débattus dans le cadre du projet MediaMap+ (Eureka CelticPlus) qui a pris fin en juin 2014.

Le 19 mars 2015, une introduction générale et le sommaire d’AXIS-CSRM ont été présentés à Mme Iskra Panevska, nouvelle responsable du programme MdM (Mémoire du Monde) de l’UNESCO.

AXIS-CSRM a été présenté à de nombreuses conférences et workshops, en particulier le Workshop MIM-MDN (Metadata Developer Network) de l’EBU les 9 et 10 Juin 2015, aux deux conférences du PASIG-2016 (à Prague et à New York).

La définition de ce projet a fait l’objet d’un rapport distinct après la Conférence de l’IASA-2014 à Cape Town sous le titre de AXISOK (en particulier les réunions de la ‘task-force’ IASA-OK).

Dans le cadre de l’UNESCO, le projet AXIS-OK (Organizing Knowledge) a été défini comme complémentaire au projet PERSIST (Platform to Enhance the Sustainability of the Information Society Transglobally - voir : https://www.unesco.nl/digital-sustainability)

La version 2019 consolide les deux publications précédentes : de septembre 2013 et d’octobre 2014 (Final review MediaMap+). Ces versions de travail précédentes ont été précieuses pour confronter les concepts à des panels d’experts et, en sus d’appuyer le projet MediaMap+, à réaliser trois projets pilotes focalisés (en collaboration avec l’université de Lens1). Cette version de travail 2019 semble bien stabilisée au niveau conceptuel mais elle va encore pouvoir s'appuyer sur les échanges lors de séances de dissémination et la publication via l’enregistrement audio-visuel de tutoriels.

La version 2019 d’AXIS-CSRM est une version de travail centrée sur la modélisation (Chapitre 6) où les premiers chapitres sont simplement résumés afin de montrer la logique de l’ensemble du document. Deux versions du document existent : l’une exprimée en français et l’autre en anglais (les deux langues officielles de l’UNESCO). Ces deux versions, dans leur forme finale seront déposées sur le portail du programme «Memory of the World» de l’UNESCO, conformément aux décisions prises à la fin du projet IST-MEMORIES.

Via AXIS-CSRM, l'asbl Titan est donc disposée à contribuer et/ou rejoindre une association momentanée en charge d'un projet concret visant à réaliser les spécifications détaillées de ce format AXIS-CSRM, des échantillons représentatifs de profils spécifiques domaine/media et le développement d’une plate-forme ouverte qui démontre les capacités de l'approche.

AXIS-CSRM : organisation générale :

  • Part 1 : Une description des origines du projet ainsi qu’un ‘executive summary’ qui décrit de manière substantielle l’essentiel du travail de modélisation qui a été réalisé ! Cela permet une visite rapide des résultats engrangés. Les chapitres 3 à 5 introduisent la problématique : les objectifs, la situation actuelle (ses faiblesses et les pièges radicaux) et les pistes de recherche de solution long terme satisfaisantes.
  • Part 2 : Le chapitre 6 est consacré à la modélisation conceptuelle proprement dite. Elle se décline en huit modèles dont les trois principaux et les plus novateurs sont :
    • a. Le « Modèle Fonctionnel » qui généralise et fusionne bien des normes fonctionnelles en explicitant la place du modèle de données et le caractère essentiel des changements, l’alternance des états stables et des processus évolutifs des choses
    • b. Le « Modèle Sémantique Conceptuel de données » qui présente un cadre unifié pour décider de déclarer l’existence de choses, de les représenter et de les gérer ainsi que leurs modèles.
    • c. Le « Modèle de Gestion de Configuration » gérant les mises en œuvre et le fonctionnement de système basés sur AXIS-CSRM.
  • Part 3 : La dernière partie (chapitre 7 et annexes) vise à donner des pistes de mise en œuvre, à la fois pour illustrer concrètement les concepts et pour montrer que les technologies actuelles rendent possibles des mises en œuvre efficaces et simples à exploiter. Cette dernière partie est encore inachevée, dans l’attente d’un projet concret.

Caractéristiques fondamentales de l’approche AXIS-CSRM :

L’approche conceptuelle proposée s’appuie sur un jeu de concepts porteurs : Entités / Configurations / Représentations / Déclaration d’Existence / Base de Connaissance / Technologie de Modélisation / Registres / Point & Segments (statiques ou dynamiques) / Œuvre – EdiData – Artefact – Item / …

En vue d’obtenir l’interopérabilité par construction, AXIS-CSRM a choisi les caractéristiques fondamentales suivantes :

  • L’approche conceptuelle se décline suivant huit modèles interdépendants :
    • 1. Le modèle d’‘identification’ et ‘dénomination’
    • 2. Le modèle d’interopérabilité
    • 3. Le modèle fonctionnel
    • 4. Le modèle de données
    • 5. Le modèle de comportement
    • 6. Le modèle de sécurité
    • 7. Le modèle de ‘Configuration Management’ (Gestion de Configuration)
    • 8. Le modèle d’Import – Export
  • Le contenu documentaire représente des Entités et les Configurations qui structurent et relient ces Entités, leurs Représentations dans leurs Contexte.
  • AXIS-CSRM propose que les Configurations soient représentées suivant des Technologies de Modélisation exprimées explicitement et exclusivement via des normes de représentation orientées objets. Les définitions de ces Technologies de Modélisation sont explicitement incorporées dans des Bases de Connaissance. En particulier, lors de mises en œuvre sur Internet, ces représentations s’entendent exprimées conformément aux normes du Web sémantique et de l’Internet des Objets.
  • Les représentations des Entités sont exprimées suivant des Technologies de Modélisation, dans la mesure du possible ou du raisonnable, exprimées, comme pour les TM de Configuration, via des normes de représentation orientées objets ; sinon, suivant des Technologies de Modélisation adaptées au type d’Entité (par exemple ISDN pour un livre) ou type de représentation d’Entité (par exemple JPEG pour représenter une photo). Dans les cas où il est fait usage d’une Technologie de Modélisation secrète / privée / propriétaire, AXIS-CSRM recommande qu’à tout le moins le dossier de représentation de l’Entité incorpore un modèle ‘Proxy’, représenté conformément à une Technologie de Modélisation formelle, et qui soit intégré dans le Registre de représentation l’Entité.
  • Les Entités concernées peuvent être de toute nature, tantôt vues comme des Entités Statiques (Objets naturels, Artefacts, QR-Code, RF-ID, Documents, Images, Lois, Conventions, Titres, Contextes, Concepts …) ou comme des Entités opérantes (Êtres vivants, Processus, Flux audio, Flux vidéo …). L’approche des ‘Machines à États Finis’ permet non seulement de représenter [en ‘intention’, ‘opération’ et en ‘résultats’] les opérations des Entités opérantes, mais aussi d’assurer que les Entités statiques puissent être impliquées dans leurs positionnements en historicité.
  • La prise en compte d’une Entité commence par une Déclaration d’Existence de l’Entité à laquelle sont liées les diverses représentations de l’Entité et les Contextes concernés, en particulier, les Bases de Connaissance impliquées.
  • Les échanges interopérables entre Entités techniques sont elles-mêmes des Entités documentaires caractérisées par le fait qu’elles sont autonomes, au sens où la base de connaissance associée au Contenu Documentaire est incorporée ou associée au ‘package’. Dans AXIS-CSRM ces Entités d’interchange sont désignées par l’acronyme AXE [Autonomous eXchange Entities]. Les AXEs sont usuellement encapsulés via une technologie particulière adaptée au transfert de données : le ‘packaging’ des AXE.
  • La présentation en Perception et en Interaction aux humains s’entend construite spécifiquement aux caractéristiques de l’artéfact médiateur.

Ce que AXIS-CSRM prône, c’est d'assurer des représentations où chaque Classe / Lien /Propriété sont typés, et que le codage des valeurs des propriétés le soit aussi. Cette méthode de représenter la connaissance ne concerne pas directement le Web mais bien la mise en œuvre des bases de données.

L’approche ne vise pas directement à interroger des sites web en mode « Web-3.0 », mais l’organisation interne prônée facilite grandement la tâche des outils de recherche et de navigations.

Accès à la présentation des modèles AXIS-CSRM (WIP) :

  • Le modèle 'IDENTIFICATION' & «DENOMINATION» 
    Il décrit la capacité de gérer plusieurs systèmes d’identification et de nommage et suggère une approche générique fiable.
  • Le modèle 'INTEROPÉRABILITÉ'
    Il décrit les mécanismes d'encapsulation sémantique, tels que la possibilité de transférer de manière fiable et de préserver l'essence de l'information. Il s’adapte à l’interopérabilité fonctionnelle (le visage humain) et à l’interopérabilité technique (le visage de la machine)
  • Le modèle 'FONCTIONNEL'
    Il décrit l'intégration de la représentation des documents et des flux des processus qui les génèrent
  • Le modèle 'DONNEES'
    Il se concentre sur la modélisation des choses, de leur déclaration d'existence et sur les structures, états et procédures internes et externes des choses, liés à la modélisation des événements et des processus.
  • Le modèle 'COMPORTEMENT'
    Il couvre la modélisation des processus et leurs perceptions.
  • Le modèle 'SECURITE'
    Il se concentre sur l'authentification des agents et sur l'intégrité des interactions entre agents.
  • Le modèle 'GESTION DE CONFIGURATION'
    Il couvre la gestion de l'existence des Choses et de leurs modèles et de la gestion des évolutions.
  • Le modèle 'IMPORT & EXPORT'
    Il couvre l’organisation de l’échange de ‘Packages’ entre domaines ou entre sous-domaines. Il couvre également le «mappage» sur la norme ISO OAIS.